Posté par Caroline Pappo
le 15 novembre 2024
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Commentaires fermés sur Congé sabbatique : silence vaut acceptation !

Absente de son poste de travail en dépit des courriers et des mises en demeure qui lui ont été adressés par son employeur, une salariée est licenciée pour faute grave le 19 septembre 2016.
L’intéressée conteste cette mesure, justifiant son absence depuis le 1er mai 2016 par sa demande de congé sabbatique faite par lettres du 22 avril 2016, notifiées les 27 et 28 avril 2016.
L’employeur se défend. Il rappelle le principe selon lequel, sauf modalités différentes prévues par un accord collectif d’entreprise ou de branche, le salarié doit informer son employeur au moins 3 mois à l’avance de la date et de la durée de son congé sabbatique (articles L 3142-28 et suivants du Code du travail). Or, en l’espèce, force est de constater que la demande de congé sabbatique ne respectait pas ce délai de prévenance. A ce titre, ce congé ne pouvait constituer une raison valable d’absence. En vain.
Saisie du litige, la Cour de cassation rappelle en effet que l’employeur qui ne répond pas à une demande de congé sabbatique est réputé accepter tacitement le congé, même dans le cas où le salarié a formulé cette demande hors délai.
Dans ces conditions, et en l’espèce, l’absence de la salariée ne saurait être fautive et ne peut justifier son licenciement.
Cour de cassation, chambre sociale, 2 octobre 2024, pourvoi n° 23-20.560
Posté par Caroline Pappo
le 08 novembre 2024
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Commentaires fermés sur Toute atteinte à la vie privée ne justifie pas la nullité du licenciement !

Un salarié est contrôlé par la police, sur la voie publique, après sa journée de travail, en possession d’un sac contenant de l’herbe de cannabis. A la suite de ce contrôle, une procédure pénale est ouverte, mais elle est classée sans suite par le procureur de la République qui considère que l’infraction n’est pas suffisamment caractérisée. Malgré cela, l’employeur décide de licencier l’intéressé pour faute grave, invoquant les faits liés à la détention de cannabis.
Contestant la validité et le bien-fondé de ce licenciement, le salarié saisit la juridiction prud’homale.
En appel, les juges annulent le licenciement, estimant qu’il porte atteinte au droit à la vie privée du salarié et que les faits reprochés ne sont pas liés à ses obligations professionnelles.
Saisie du litige, la Cour de cassation censure partiellement cette décision. Certes, le licenciement est injustifié car fondé sur des faits personnels. Néanmoins, ce licenciement ne peut être annulé au motif d’une atteinte à la vie privée, puisqu’il n’y a pas eu violation d’une liberté fondamentale !
En se prononçant de la sorte, les Hauts magistrats restreignent donc la protection de la vie privée des salariés en précisant que toute atteinte à cette vie privée ne justifie pas automatiquement la nullité d’un licenciement…
Cour de cassation, chambre sociale, 25 septembre 2024, pourvoi n° 22-20.672
Posté par Caroline Pappo
le 31 octobre 2024
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Commentaires fermés sur Congé maternité et application du dispositif légal de rattrapage salarial

Sauf accord collectif plus favorable, une salariée en congé de maternité ne bénéficie du dispositif légal de garantie d’évolution salariale qu’à l’issue de ce congé.
Tel est le rappel que vient d’effectuer la Cour de cassation.
Dans cette affaire, une salariée, estimant avoir été privée pendant son congé de maternité d’une augmentation de salaire de 300 € accordée à l’ensemble des salariés, avait saisi la juridiction prud’homale. Elle sollicitait le paiement d’un rappel de salaire au titre de l’égalité de traitement et des dommages-intérêts en réparation du préjudice résultant d’une discrimination en raison de sa maternité.
Saisie du litige, la Cour de cassation a approuvé les juges du fond d’avoir débouté la salariée de ses demandes.
Au visa de l’article L 1225-26 du Code du travail, la Haute juridiction rappelle que la rémunération d’une salariée en congé maternité est majorée, à la suite de ce congé, des augmentations générales et individuelles perçues pendant la durée de ce congé par les salariés relevant de la même catégorie professionnelle. Elle en déduit ainsi que, sauf accord collectif plus favorable, ces augmentations ne sont pas dues pour la période du congé de maternité, durant laquelle le contrat de travail est suspendu. Dans ces conditions, l’employeur n’est tenu de les verser qu’à l’issue de ce congé et pour la période postérieure à celui-ci.
Cour de cassation, chambre sociale, 2 octobre 2024, pourvoi n° 23-11.582
Posté par Caroline Pappo
le 25 octobre 2024
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Commentaires fermés sur Revalorisation du SMIC : le décret est publié !

Annoncé dans le discours de politique générale du Premier Ministre, le décret portant relèvement du SMIC a été publié au Journal Officiel.
A compter du 1er novembre, le SMIC brut horaire sera porté à 11,88 € (augmentation de 2%), soit 1.801,80 € bruts mensuels (ou 1.426,30 € nets) sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires.
A Mayotte, le SMIC brut horaire est porté à 8,98 €, soit 1.361,97 € mensuels.
Il s’agit d’un relèvement anticipé du Smic. Le salaire minimum ne sera donc pas revalorisé de nouveau automatiquement au 1er janvier 2025.
Les employeurs appliquant les minima conventionnels garantis par une convention de branche dont les montants sont proches de ceux du SMIC devront donc s’assurer que le SMIC revalorisé ne leur est désormais pas supérieur.
Décret n° 2024-951 du 23 octobre 2024
Posté par Caroline Pappo
le 18 octobre 2024
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Commentaires fermés sur Gare aux délais de prescription qui varient selon les litiges !

Une salariée licenciée saisit la justice 17 mois plus tard pour, d’une part, demander la nullité de son licenciement car elle estime avoir subi un harcèlement moral et, d’autre part, pour réclamer à son employeur le paiement d’une indemnité forfaitaire pour travail dissimulé.
Faisant valoir le délai de prescription de 12 mois applicable en principe à la rupture du contrat de travail, les juges déboutent la salariée de sa demande en nullité, la considérant comme prescrite. En revanche, ils accueillent son action en paiement d’une indemnité forfaitaire pour travail dissimulé, estimant que cette demande concerne, elle, l’exécution du contrat (en l’espèce l’inexécution par l’employeur de ses obligations liées à l’embauche) et, qu’à ce titre, elle peut être entreprise dans un délai de 2 ans.
Saisie du litige, la Cour de cassation confirme la décision des juges s’agissant de l’action en paiement. En revanche, il la censure pour le reste. L’action portant sur la rupture du contrat de travail se prescrit en effet par 5 ans lorsqu’elle est fondée sur le harcèlement moral. Cette prescription courant à compter du dernier acte de harcèlement commis, la salariée est donc recevable à agir sur ce point.
Cour de cassation, chambre sociale, 4 septembre 2024, pourvoi n° 22-22860